Tortue luth – La Maison des Tortues: Conserving an Endangered Species

La tortue luth est une espèce de tortue marine géante, la plus grande au monde. Elle n’a pas d’écailles kératinisées sur sa carapace mais plutôt une peau sur des os dermiques. Cette espèce est vulnérable et fait l’objet de programmes internationaux de protection en raison du braconnage, de la pollution et des filets de pêche. Elle fréquente tous les océans et est la seule représentante actuelle de la famille Dermochelyidae. La tortue luth est unique en son genre, étant le seul membre du genre Dermochelys.

Caractéristiques de la tortue luth

Cette tortue luth se distingue par sa grande taille et sa silhouette en forme de coque de bateau à l’envers, avec sept carènes sur le dos. Sa carapace est d’un bleu marine foncé, semblable à du cuir, tandis que son ventre est rose sombre traversé par trois carènes moins visibles. Ses membres aplatis ressemblent à des nageoires sans griffes, et elles sont significativement longues par rapport à la taille de sa carapace. La tortue luth possède un museau peu développé avec une pointe médiane entourée de deux grandes encoches sur son bec supérieur. Sa bouche est occupée par plusieurs cônes utilisés pour l’oxygénation et l’alimentation. Elle a une longévité moyenne de 50 ans.

La tortue luth présente une silhouette distinctive avec ses sept carènes, sa couleur bleu marine foncé contrastant avec son ventre rose sombre, ainsi que ses membres aplatis qui ressemblent à des nageoires très longues. Son museau peu développé comporte une pointe médiane entourée de deux grandes encoches sur son bec supérieur. Avec une espérance de vie moyenne estimée à 50 ans, cette espèce se démarque par sa morphologie unique et ses caractéristiques physiques singulières.

Dimensions de la tortue luth

Les bébés luth mesurent entre 7 et 8 cm à la naissance et pèsent seulement quelques grammes. Selon des études, les tortues adultes pèsent en moyenne environ 400 kg pour une longueur de carapace d’environ 1,50 m à 1,60 m. Le spécimen le plus gros jamais trouvé pesait 915 kg pour une longueur de 2,20 m.

La teinte de la carapace de la tortue

La peau de ce reptile est d’un bleu très foncé, presque noir, avec un aspect brillant et lisse qui ressemble à du cuir. Des carènes sont visibles sur son dos et de petits points blanchâtres parsèment son corps. La queue peut également présenter une couleur blanchâtre si la tortue a une carène. Son plastron est sombre et rosé, tandis qu’une tache rose ou blanche orne sa tête, variant en fonction de chaque individu.

Le squelette maigre

Les tortues luth ont un crâne anapside avec une seule fosse orbitale et une ceinture pelvienne et scapulaire à l’intérieur de leur cage thoracique. Leur structure osseuse est réduite à une mosaïque d’osselets irréguliers, formant des carènes visibles sous la peau. Elles n’ont pas d’écailles, mais leur protection dorsale est marquée par un épaississement de la peau qui forme une pseudo-carapace lisse, donnant l’impression de cuir. C’est une caractéristique spéciale chez les tortues luth car les autres espèces de tortues ont des écailles kératinisées sur une carapace osseuse.

Propriétés physiques de la tortue luth

La tortue luth est une plongeuse extraordinaire. Les scientifiques ont observé des plongées jusqu’à 1 300 mètres de profondeur, d’une durée de 80 minutes. Elle peut retenir son souffle grâce à ses longues papilles qui extraient l’oxygène de l’eau et récupèrent également l’oxygène dissous dans certains tissus.

Son rythme métabolique est trois fois plus élevé que celui des autres reptiles de sa taille. Avec son corps massif et sa graisse, elle résiste aux eaux très froides, maintenant une température corporelle pouvant dépasser les 18°C selon le milieu aquatique. Ses nageoires agissent comme des échangeurs de chaleur à contre-courant pour maintenir sa température interne. De plus, elle utilise sa carapace solide pour supporter la forte pression lorsqu’elle plonge jusqu’à 1 200 mètres sous l’eau.

Le mode de vie des tortues luth

La migration des tortues luth

Il y a eu de nombreuses études par satellite pour suivre les migrations des tortues luth. L’Institut polaire française, Paul Émile Victor et le CNRS ont équipé ces tortues de balises Argos pour mener des recherches.

Comportements migratoires en deux parties

Pendant la saison de ponte, les tortues migrent sur de courtes distances sans se nourrir pour économiser de l’énergie. Cependant, certaines tortues dans les Caraïbes et en Guyane adoptent des comportements opportunistes en plongeant pour se nourrir. Cette période entraîne une perte de poids pouvant atteindre 11%. Entre deux pontes, les femelles s’éloignent des plages sur une distance allant de 50 à 200 km (population atlantique). Elles effectuent des plongées rapides mais peu profondes dans l’Atlantique et le Pacifique.

Après la ponte, les tortues entament une phase de transition vers des zones riches en nourriture dans des eaux tempérées. Elles préfèrent les zones océaniques où les eaux chaudes et froides se rencontrent, favorisant ainsi la concentration de zooplancton. Pour se nourrir de méduses lors de leurs voyages transocéaniques, elles utilisent le champ magnétique terrestre pour s’orienter.

Leur régime alimentaire

La tortue luth se nourrit principalement de méduses, mais aussi de crustacés, poissons, calamars, oursins et salpes. Les plus jeunes mangent des algues tandis que les adultes sont plutôt carnivores. Elles peuvent manger quotidiennement leur poids en méduses, jouant un rôle important dans l’équilibre écologique et économique en réduisant la population de ces animaux marins. Cela profite aux pêcheurs car cela permet aux poissons d’être plus nombreux. Malgré le fait qu’elles n’ont pas de dents, elles utilisent des épines dans leur œsophage pour dépecer leurs proies avant de les consommer.

Les prédateurs des petites tortues luth

Les bébés tortues sont souvent la proie de nombreux prédateurs dès leur éclosion. Elles mesurent seulement quelques centimètres et sont sans défense face à des animaux tels que les caïmans, les oiseaux, les crabes et d’autres mammifères comme les coatis. Même une fois dans l’eau, elles restent menacées par des prédateurs comme les pieuvres et les gros poissons. En Guyane française, leurs œufs sont également en danger à cause des courtilières.

Comment se reproduit la tortue luth ?

Les tortues luth préfèrent les grands fonds marins. Elles retournent sur la côte uniquement pour pondre leurs œufs. La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de 6 à 12 ans. Les femelles pondent de 4 à 17 œufs espacés de 10 à 15 jours, entre mars et juillet dans l’océan Atlantique et entre septembre et mars dans l’océan Pacifique, lors des marées hautes.

Les 7 étapes de nidification

La tortue luth gravit la plage en 10 minutes, se débarrasse du sable pendant 15 minutes, creuse un trou de 80 cm de profondeur en moins d’une demi-heure, et pond ses œufs pendant 20 minutes. Ensuite, elle recouvre les œufs de sable et les tasse avec ses nageoires pendant 10 minutes, puis cache les traces de son passage en tournant sur elle-même durant 20 minutes. Parfois, elle effectue une boucle avant de retourner à l’eau.

Les œufs de la tortue luth

Les tortues pondent des œufs blancs d’environ 50 mm de diamètre. La moitié de ces œufs sont stériles, mais elles en pondent plus de 1000 par an. Les œufs viables prennent 60 à 70 jours pour éclore à une température d’incubation de 26 °C. La chaleur du nid influence le sexe des bébés : une température entre 26° C et 30° C donne naissance à des mâles, tandis qu’une température au-dessus de 30° C produit des femelles.

Les bébés tortues mesurent environ 7 à 8 cm à la naissance, ce qui les rend vulnérables aux prédateurs. Elles ont des nageoires antérieures surdimensionnées et instinctivement se dirigent vers la mer après l’éclosion en suivant la lumière la plus brillante à l’horizon.

Les divers noms de la tortue luth

La tortue luth, aussi connue sous plusieurs noms dans le monde entier, tire son nom de sa carapace distinctive. En français et en italien, elle est nommée d’après son éperon supercodal ressemblant à un luth. Par contre, en anglais et en allemand, on la désigne par des noms liés à sa peau similaire au cuir. Les Malais l’appellent « penyu belimbing », ce qui signifie « la tortue carambole ». En Guadeloupe, elle est appelée « bataklin », tandis qu’au Suriname et en Guyane française, on la désigne par le nom de « kawna ». De plus, les créoles guyanais lui attribuent trois noms différents : « toti cui » (tortue cuir), « toti cerkeil » (tortue cercueil) et « toti fran » (tortue franche).

La tortue luth dans la culture

La tortue luth a eu une grande influence sur la culture populaire de différentes civilisations. Les Indiens Seri en Californie croient que le monde a commencé à se développer sur le dos d’une gigantesque tortue luth, et ils peignent les ossements de ces tortues retrouvées mortes pour honorer leur culture. Par ailleurs, la tortue luth est également présente dans plusieurs jeux vidéo tels que Zoo Tycoon 2 : Marina Mania et Sea Life Park Empire, ainsi que dans Beyond Blue.

En 2002, une tortue luth est apparue sur un timbre commémoratif français qui a été très populaire. Dessiné par Christian Broutin, ce timbre faisait partie de la série annuelle Nature de France et a été vendu à plus de 19,95 millions d’exemplaires. Cela témoigne de son importance dans la culture et sa popularité auprès du public.

Estimation du nombre de tortues luth

En 2004, la population de tortues luth dans l’Atlantique était d’environ 100 000 individus, une espèce vulnérable au niveau mondial. Malheureusement, deux sous-populations sont en voie d’extinction : celle du Pacifique est en déclin avec 1438 individus, et au Sud-Ouest de l’Océan Indien il ne reste que 148 individus. En Guyane, le site principal de ponte a connu une baisse considérable, passant de 50 000 pontes en 1990 à seulement 200 en 2018. En Thaïlande, pendant le confinement causé par le coronavirus entre novembre 2019 et avril 2020, les plages presque désertes ont permis la naissance de onze nids de tortues marines pour la première fois depuis cinq ans.

Menaces pour les tortues

Les tortues luth sont en danger à cause de la pollution des océans. Elles confondent souvent les sacs en plastique avec de la nourriture, ce qui peut causer des occlusions intestinales mortelles. Les déchets plastiques flottants et les filets de pêche sont également dangereux pour elles. Entre 1960 et 1980, le nombre de tortues luth ingérant du plastique a augmenté, provoquant des effets toxiques sur leur santé. De plus, elles se retrouvent piégées dans les filets de pêche et ont de moins en moins d’espace pour pondre en raison des constructions côtières. Enfin, bien que la chasse humaine soit limitée car leur viande est toxique, les œufs sont parfois braconnés pour être utilisés comme aphrodisiaque ou vendus comme bijoux aux touristes.

Protéger la tortue luth

La tortue luth, une espèce protégée internationalement, est en danger d’extinction. Aux États-Unis, le United States Fish and Wildlife Service la considère comme en voie de disparition. En France, elle est complètement protégée et sa vente ainsi que sa chasse sont interdites par un arrêté ministériel de 1991. Au Canada, elle est désignée comme espèce en voie d’extinction depuis 1981 en raison de la pêche commerciale. Des mesures ont été prises pour étudier et protéger cette espèce en déclin, notamment l’utilisation de balises Argos et des enquêtes pour réduire les prises accidentelles dans les filets des pêcheurs.
Leur protection implique également des interdictions telles que la destruction des nids ou la capture des bébés tortues, sous peine de poursuites pénales. Il est fortement déconseillé d’utiliser des véhicules à moteur sur les plages où elles pondent afin d’éviter tout écrasement accidentel des œufs. La World Wildlife Fund (WWF) a proposé plusieurs mesures importantes pour leur protection, notamment limiter certaines activités humaines près des lieux de ponte et sensibiliser les populations locales au danger qu’encourt cette espèce emblématique.

  • Limitation de filets de pêche près des côtes
  • Faire de la tortue luth une attirance touristique dans certaines régions
  • Créer des zones protégées pour les lieux de ponte
  • Mener une campagne préventive dans les endroits où elles sont en danger
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